Un flux brut d’écrans arrachés à Internet. Le jumpstyle est une musique électronique apparue au début des années 2000 en Europe. Accompagnée par sa danse, où l’on saute frénétiquement en cadence, se donne à voir en vidéos ; filmée dans des chambres, des parkings, des garages ou des salons saturés de posters et de néons.
Le montage ne cherche pas à ordonner mais à confronter dans une myriade de caméras frontales, des décors ordinaires et une pulsation stroboscopique. Les musiques comme le hardstyle, la techno bricolée et les basses compressées par le micro d’un téléphone, sont conservées telles quelles. Elles s’empilent et se percutent ainsi chaque vidéos luttent pour être entendue.
Les silhouettes sautillantes se contaminent, les beats s’entrechoquent, et la mémoire collective du net devient une chorégraphie involontaire, absurde et hypnotique.
Le projet questionne la mémoire numérique, la circulation des images et leur réactivation dans un dispositif immersif de projection et de son. Cette archive pirate ne conserve pas, elle dérègle. Elle déterre des gestes perdus dans les profondeurs de YouTube, des corps en jumpstyle projetés hors de leurs contextes, et les fait se heurter dans un flux sans hiérarchie.